Entretien avec M. Djebli, chef du département de maîtrise d’ouvrage à l’OPGI d’Oran
«Nous tablons sur la livraison de 3 000 logements fin 2008»
Le jour d'Algerie 20/08/2008
Les travaux de la réalisation de 5 000 logements affectés à la wilaya d’Oran semblent connaître un bon avancement. Les difficultés rencontrées lors du lancement du projet ont été levées, selon M. Djebli, qui réitère, dans cet entretien, la détermination de l’OPGI d’Oran de réceptionner la totalité du programme au début de l’année en cours.
Le Jour d’algérie : La wilaya d’Oran a bénéficié d’un quota de 5 000 logements socio-locatifs dans le cadre du programme quinquennal. Où en est la réalisation de ce programme ?
M. Djebli : la réalisation du programme connaît un bon progrès. Il est important de signaler que la totalité des projets chapeautés par l’OPGI d’Oran est lancée sur le terrain et que les chantiers sont grands ouverts pour achever les travaux dans les délais décidés, c’est-à-dire fin 2009. Pour nous, la date butoir pour livrer tout le programme est fixée au premier trimestre 2009. Il faut préciser également que le lancement des travaux de la réalisation des logements, inscrits tous dans le cadre du programme quinquennal fin 2004, a eu lieu depuis 2005. Le programme est réparti sur 26 sites de façon équitable dans la mesure où l’ensemble des communes et des daïras de la wilaya ont bénéficié d’un quota de ce programme.
Y a-t-il eu achèvement d’une partie de ce programme ou tout est encore en chantier ?
Non, non, la réalisation d’une partie du programme a été complètement achevée. A la fin 2007, nous avons enregistré plus de 1 000 logements complètement achevés, notamment dans la commune d’Oran, de Dar Beldjir, de Tafraoui, à Sénia et autres. Le plus gros du programme est inscrit dans la daïra de Beldjir qui a reçu, en plus de son programme, celui de la commune d’Oran où nous avons enregistré une insuffisance dans les assiettes foncières. Nous avons dû faire le transfert du quota vers une autre daïra. Le reste du programme est en cours de réalisation et le taux d’avancement des travaux est globalement appréciable.
La distribution des logements achevés est prévue pour quand ?
Tous les logements sont réalisés et achevés totalement, c’est-à-dire que même les travaux de viabilisation et d’aménagement des sites ont été finalisé et ratifiés à la wilaya. Il y a lieu maintenant de mettre en place les commissions au niveau des daïras et des communes pour étudier les dossiers et commencer l’attribution des logements. Notre mission à nous s’arrête à la réalisation des logements.
Combien d’entreprises ont été mobilisées pour la réalisation de ce programme ?
Il y a actuellement 108 entreprises sur les chantiers, de différents calibres, entre PME et groupements d’entreprises, dont 5 entreprises étrangères chinoises et turques. 46 autres entreprises ont quitté les chantiers après avoir achevé leur travail.
Quelle est votre appréciation de la prestation des PME algériennes dans le domaine de la construction, surtout que c’est peut-être la première expérience pour beaucoup d’entre elles ?
Elles s’en sortent bien. Elles ont quelques difficultés mais elles arrivent quand même à les dépasser.
Peuvent-elles relever le défi et remet-tre les projets dans les délais fixés ?
Avec un plus d’efforts et beaucoup plus d’organisation, ces entreprises peuvent honorer leurs engagements et faire un travail à la hauteur de la confiance que nous avons placée en elles. Ce sont des entreprises qui travaillent et qui font l’effort d’avancer, même si ce n’est parfois pas très facile. C’est une bonne expérience pour beaucoup d’entre elles.
Quelle est la cadence de travail ?
Les sociétés algériennes travaillent entre 10 à 12 heures par jour ; ce sont des journées rallongées, ce qui permet aux entreprises de travailler jusqu’à des heures tardives. Les entreprises étrangères travaillent, quant à elle, selon le mode du trois fois huit. Il ne faut pas perdre de vue que c’est l’année la plus chargée, dans la mesure où le plus gros du programme sera réalisé et réceptionné fin 2008.
Nous, à l’OPGI d’Oran, nous tablons sur la livraison de 3 000 logements avant la fin de l’année en cours, puisque dans nos prévisions, nous avons décidé d’atteindre quelque 3 590 logements, ce qui veut dire que nous allons dépasser 70% du programme confié à la wilaya.
L’année en cours a été marquée par la pénurie et la cherté des matériaux de construction. Cette situation a-t-elle eu un impact sur la cadence de la réalisation du programme ?
La wilaya d’Oran, à l’instar des autres wilayas du pays, a vécu et connu ces difficultés, notamment celle relatives à la pénurie des matériaux de construction. Nous avons eu un grand problème en matière de fer à béton seulement. Les autres matériaux comme le ciment, le sable, le gravier, ont été disponibles et nous n’avons pas enregistré un grand manque.
Il y a eu des conséquences, bien évidemment, sur le rythme de la réalisation. Heureusement qu’elle n’a pas touché tout le programme, mais une partie seulement. Cette situation difficile a été enregistrée vers la fin de l’année 2007.
Les entreprises chargées de réaliser le programme dans la wilaya d’Oran, malgré les problèmes connus, n’ont pas cessé leur activité.
Nous n’avons pas enregistré un arrêt de chantiers, il y a eu un ralentissement dans les travaux qui a duré à peine deux mois mais pas un arrêt total.
Maintenant, on est en train d’essayer de rattraper ce léger retard en apportant de petites modifications dans le planning de réalisation. Nous optons actuellement pour un rythme de travail qui avance en fonction de tâches journalières que l’entreprise doit exécuter et respecter surtout.
Quelles sont les autres difficultés qui ont été à l’origine du retard accusé dans la réalisation de ce programme ?
Beaucoup de difficultés abordées ont été traitées dans le cadre des nouvelles dispositions prises dans le code des marchés publics. Nous avons rencontré des problèmes dus essentiellement à la caution de soumission, notamment dans le cas où l’entreprise soumissionne pour plusieurs marchés en même temps.
Nous avons également soulevé le problème de la caution de bonne exécution dans la mesure où l’entreprise devait payer cette caution au dépôt de la première situation. Ce sont des problèmes d’ordre financier qui sont devenus une charge lourde à supporter par les entreprises. Heureusement qu’il y a eu amendement du code qui a pris en charge toutes ces préoccupations.
Comment avez-vous résolu le problème du foncier pour lancer le programme ?
A vrai dire, ce problème ne s’est pas posé au niveau de notre wilaya. Les assiettes foncières ont été mobilisées dès la première semaine de l’annonce du programme.
Beaucoup de bureaux d’études et d’entreprises de réalisation se sont plaints du manque de dialogue avec les OPGI. Pourquoi et quels sont les problèmes qu’ils posent ?
Il a été question d’être à l’écoute de ces derniers et de les accompagner dans le règlement de leurs problèmes sur le terrain. A notre niveau, je précise et je rassure que c’est l’une de nos plus anciennes traditions. Nos portes ont toujours été ouvertes à tous les opérateurs. Nous les recevons, nous les écoutons et nous les aidons à dépasser toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’exécution des projets. Nous n’avons pas besoin d’attendre des instructions dans ce sens.
Nous avons des séances de travail quotidiennes avec les entreprises et les bureaux d’études au niveau du bureau et même sur les chantiers. A mon avis, le seul problème qui se pose, c’est la communication sur des demandes tout à fait légitimes. En général, les entreprises demandent à discuter des problèmes techniques sur les chantiers, des problèmes de finances, d’endettement, ou même de la situation des travaux. A notre niveau, la demande est traitée et la réponse est fournie le jour même, qu’elle soit positive ou négative.
Quelle a été l’enveloppe dégagée pour la réalisation de la totalité du programme ?
Je peux vous donner le coût de revient d’un logement qui est, en moyenne, de 170 millions de centimes. L’enveloppe financière sera arrêtée à la fin du programme et toute demande de rallonge sera satisfaite, car nous n’avons pas de problème de finances.
Le problème du vieux bâti est cruellement posé à Oran. Quelle est la situation actuelle ?
La seule information que je peux vous communiquer est celle du relogement des familles qui habitaient dans des immeubles menaçant ruine. La wilaya d’Oran a initié une première opération où ont été relogées 815 familles.
Ces familles occupaient des habitations vétustes réparties dans sept secteurs de la wilaya. Ces familles occupent actuellement des logements neufs réalisés dans le cadre du programme de un million de logements.
Cette opération a permis d’évacuer 101 immeubles qui ont fait l’objet d’examen de commissions techniques et déclarés dangereux et non habitables. Ces immeubles vont être carrément rasés pour pouvoir récupérer les assiettes foncières qui sont, je précise, de grande valeur, puisque situées au centre d’Oran.
Quelle sera leur destination ?
Il y a une étude engagée pour justement décider des projets que ces assiettes vont accueillir. Il y a un besoin d’équipements, de logements, d’espaces verts, et même de parkings.
Le programme de 5 000 logements va-t-il régler définitivement le problème du logement à Oran ?
Ce programme va permettre d’absorber, pour le moment, le déficit enregistré en matière de logements dans la wilaya d’Oran. La demande en la matière a été, au début des années 1990, à 50 000 logements. Plusieurs formules ont été initiées pour permettre à beaucoup de citoyens d’acquérir un logement, mais le déficit est toujours là.
Nouria Bourihane
«Nous tablons sur la livraison de 3 000 logements fin 2008»
Le jour d'Algerie 20/08/2008
Les travaux de la réalisation de 5 000 logements affectés à la wilaya d’Oran semblent connaître un bon avancement. Les difficultés rencontrées lors du lancement du projet ont été levées, selon M. Djebli, qui réitère, dans cet entretien, la détermination de l’OPGI d’Oran de réceptionner la totalité du programme au début de l’année en cours.
Le Jour d’algérie : La wilaya d’Oran a bénéficié d’un quota de 5 000 logements socio-locatifs dans le cadre du programme quinquennal. Où en est la réalisation de ce programme ?
M. Djebli : la réalisation du programme connaît un bon progrès. Il est important de signaler que la totalité des projets chapeautés par l’OPGI d’Oran est lancée sur le terrain et que les chantiers sont grands ouverts pour achever les travaux dans les délais décidés, c’est-à-dire fin 2009. Pour nous, la date butoir pour livrer tout le programme est fixée au premier trimestre 2009. Il faut préciser également que le lancement des travaux de la réalisation des logements, inscrits tous dans le cadre du programme quinquennal fin 2004, a eu lieu depuis 2005. Le programme est réparti sur 26 sites de façon équitable dans la mesure où l’ensemble des communes et des daïras de la wilaya ont bénéficié d’un quota de ce programme.
Y a-t-il eu achèvement d’une partie de ce programme ou tout est encore en chantier ?
Non, non, la réalisation d’une partie du programme a été complètement achevée. A la fin 2007, nous avons enregistré plus de 1 000 logements complètement achevés, notamment dans la commune d’Oran, de Dar Beldjir, de Tafraoui, à Sénia et autres. Le plus gros du programme est inscrit dans la daïra de Beldjir qui a reçu, en plus de son programme, celui de la commune d’Oran où nous avons enregistré une insuffisance dans les assiettes foncières. Nous avons dû faire le transfert du quota vers une autre daïra. Le reste du programme est en cours de réalisation et le taux d’avancement des travaux est globalement appréciable.
La distribution des logements achevés est prévue pour quand ?
Tous les logements sont réalisés et achevés totalement, c’est-à-dire que même les travaux de viabilisation et d’aménagement des sites ont été finalisé et ratifiés à la wilaya. Il y a lieu maintenant de mettre en place les commissions au niveau des daïras et des communes pour étudier les dossiers et commencer l’attribution des logements. Notre mission à nous s’arrête à la réalisation des logements.
Combien d’entreprises ont été mobilisées pour la réalisation de ce programme ?
Il y a actuellement 108 entreprises sur les chantiers, de différents calibres, entre PME et groupements d’entreprises, dont 5 entreprises étrangères chinoises et turques. 46 autres entreprises ont quitté les chantiers après avoir achevé leur travail.
Quelle est votre appréciation de la prestation des PME algériennes dans le domaine de la construction, surtout que c’est peut-être la première expérience pour beaucoup d’entre elles ?
Elles s’en sortent bien. Elles ont quelques difficultés mais elles arrivent quand même à les dépasser.
Peuvent-elles relever le défi et remet-tre les projets dans les délais fixés ?
Avec un plus d’efforts et beaucoup plus d’organisation, ces entreprises peuvent honorer leurs engagements et faire un travail à la hauteur de la confiance que nous avons placée en elles. Ce sont des entreprises qui travaillent et qui font l’effort d’avancer, même si ce n’est parfois pas très facile. C’est une bonne expérience pour beaucoup d’entre elles.
Quelle est la cadence de travail ?
Les sociétés algériennes travaillent entre 10 à 12 heures par jour ; ce sont des journées rallongées, ce qui permet aux entreprises de travailler jusqu’à des heures tardives. Les entreprises étrangères travaillent, quant à elle, selon le mode du trois fois huit. Il ne faut pas perdre de vue que c’est l’année la plus chargée, dans la mesure où le plus gros du programme sera réalisé et réceptionné fin 2008.
Nous, à l’OPGI d’Oran, nous tablons sur la livraison de 3 000 logements avant la fin de l’année en cours, puisque dans nos prévisions, nous avons décidé d’atteindre quelque 3 590 logements, ce qui veut dire que nous allons dépasser 70% du programme confié à la wilaya.
L’année en cours a été marquée par la pénurie et la cherté des matériaux de construction. Cette situation a-t-elle eu un impact sur la cadence de la réalisation du programme ?
La wilaya d’Oran, à l’instar des autres wilayas du pays, a vécu et connu ces difficultés, notamment celle relatives à la pénurie des matériaux de construction. Nous avons eu un grand problème en matière de fer à béton seulement. Les autres matériaux comme le ciment, le sable, le gravier, ont été disponibles et nous n’avons pas enregistré un grand manque.
Il y a eu des conséquences, bien évidemment, sur le rythme de la réalisation. Heureusement qu’elle n’a pas touché tout le programme, mais une partie seulement. Cette situation difficile a été enregistrée vers la fin de l’année 2007.
Les entreprises chargées de réaliser le programme dans la wilaya d’Oran, malgré les problèmes connus, n’ont pas cessé leur activité.
Nous n’avons pas enregistré un arrêt de chantiers, il y a eu un ralentissement dans les travaux qui a duré à peine deux mois mais pas un arrêt total.
Maintenant, on est en train d’essayer de rattraper ce léger retard en apportant de petites modifications dans le planning de réalisation. Nous optons actuellement pour un rythme de travail qui avance en fonction de tâches journalières que l’entreprise doit exécuter et respecter surtout.
Quelles sont les autres difficultés qui ont été à l’origine du retard accusé dans la réalisation de ce programme ?
Beaucoup de difficultés abordées ont été traitées dans le cadre des nouvelles dispositions prises dans le code des marchés publics. Nous avons rencontré des problèmes dus essentiellement à la caution de soumission, notamment dans le cas où l’entreprise soumissionne pour plusieurs marchés en même temps.
Nous avons également soulevé le problème de la caution de bonne exécution dans la mesure où l’entreprise devait payer cette caution au dépôt de la première situation. Ce sont des problèmes d’ordre financier qui sont devenus une charge lourde à supporter par les entreprises. Heureusement qu’il y a eu amendement du code qui a pris en charge toutes ces préoccupations.
Comment avez-vous résolu le problème du foncier pour lancer le programme ?
A vrai dire, ce problème ne s’est pas posé au niveau de notre wilaya. Les assiettes foncières ont été mobilisées dès la première semaine de l’annonce du programme.
Beaucoup de bureaux d’études et d’entreprises de réalisation se sont plaints du manque de dialogue avec les OPGI. Pourquoi et quels sont les problèmes qu’ils posent ?
Il a été question d’être à l’écoute de ces derniers et de les accompagner dans le règlement de leurs problèmes sur le terrain. A notre niveau, je précise et je rassure que c’est l’une de nos plus anciennes traditions. Nos portes ont toujours été ouvertes à tous les opérateurs. Nous les recevons, nous les écoutons et nous les aidons à dépasser toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’exécution des projets. Nous n’avons pas besoin d’attendre des instructions dans ce sens.
Nous avons des séances de travail quotidiennes avec les entreprises et les bureaux d’études au niveau du bureau et même sur les chantiers. A mon avis, le seul problème qui se pose, c’est la communication sur des demandes tout à fait légitimes. En général, les entreprises demandent à discuter des problèmes techniques sur les chantiers, des problèmes de finances, d’endettement, ou même de la situation des travaux. A notre niveau, la demande est traitée et la réponse est fournie le jour même, qu’elle soit positive ou négative.
Quelle a été l’enveloppe dégagée pour la réalisation de la totalité du programme ?
Je peux vous donner le coût de revient d’un logement qui est, en moyenne, de 170 millions de centimes. L’enveloppe financière sera arrêtée à la fin du programme et toute demande de rallonge sera satisfaite, car nous n’avons pas de problème de finances.
Le problème du vieux bâti est cruellement posé à Oran. Quelle est la situation actuelle ?
La seule information que je peux vous communiquer est celle du relogement des familles qui habitaient dans des immeubles menaçant ruine. La wilaya d’Oran a initié une première opération où ont été relogées 815 familles.
Ces familles occupaient des habitations vétustes réparties dans sept secteurs de la wilaya. Ces familles occupent actuellement des logements neufs réalisés dans le cadre du programme de un million de logements.
Cette opération a permis d’évacuer 101 immeubles qui ont fait l’objet d’examen de commissions techniques et déclarés dangereux et non habitables. Ces immeubles vont être carrément rasés pour pouvoir récupérer les assiettes foncières qui sont, je précise, de grande valeur, puisque situées au centre d’Oran.
Quelle sera leur destination ?
Il y a une étude engagée pour justement décider des projets que ces assiettes vont accueillir. Il y a un besoin d’équipements, de logements, d’espaces verts, et même de parkings.
Le programme de 5 000 logements va-t-il régler définitivement le problème du logement à Oran ?
Ce programme va permettre d’absorber, pour le moment, le déficit enregistré en matière de logements dans la wilaya d’Oran. La demande en la matière a été, au début des années 1990, à 50 000 logements. Plusieurs formules ont été initiées pour permettre à beaucoup de citoyens d’acquérir un logement, mais le déficit est toujours là.
Nouria Bourihane